Du lundi 30 décembre 2019 au jeudi 2 janvier 2020
Maria de Buenos Aires
Unique opéra d’Astor Piazzolla, Maria de Buenos Aires présente l’histoire du tango retracée à travers la vie de Maria, légende urbaine travaillant à l’usine dans les faubourg du Buenos Aires du début du XXe siècle.
Allégorie du tango, elle deviendra une chanteuse à succès dans les cabarets de la ville. La première partie retrace son ascension vers la gloire et la seconde partie raconte son déclin, incarné par le bandonéon. Après sa mort, elle erre dans les rues de Buenos Aires, telle une réincarnation du tango sous diverses formes et à travers les danseurs. L’opéra se termine avec la réapparition de Maria, donnant naissance à un enfant, symbolisant la renaissance du tango, et sa pérennité.
Cette recréation bénéficie du regard d’une nouvelle génération d’artistes émergents du tango Argentin. Ils construisent une version dansée inédite de cet opéra du compositeur qui a révolutionné le tango. Matias Tripodi à la chorégraphie, la mise en scène et la conception du projet et Nicolas Agullo à la direction musicale, en imaginent une lecture sensible, à distance des clichés, qui intègre un univers visuel et chorégraphique inédit. Les trois solistes, les danseurs du Ballet de l’Opéra national du Rhin et les musiciens de l’Orchestre Symphonique de Bretagne vous invitent à ce voyage au cœur de la capitale argentine.
Spectacle chanté en espagnol, surtitré en français.
Lundi 30 et mardi 31 décembre 2019 à 20h
Mercredi 1er janvier 2020 à 16h et jeudi 2 janvier 2020 à 20h
Tarif A de 5 à 55 €
Durée 1h30 sans entracte
Nicolas Agullo : Direction musicale
Matias Tripodi : Chorégraphie, décors
Xinqi Huang : Assistante à la chorégraphie
Claude Agrafeil : Maître de ballet
Xavier Ronze : Costumes
Romain de Lagarde : Lumières
Claudio Larrea : Photographies (projections scéniques)
Ana Karina Rossi : Maria
Stefan Sbonnik : Ténor
Alejandro Guyot : El Duende
Ballet de l’Opéra National du Rhin
Bruno Bouché : Directeur
Orchestre Symphonique de Bretagne
Grant Llewellyn : Direction musicale
Opéra-tango créé en 1968 sur un livret d’Horacio Ferrer et une musique d’Astor Piazzolla.
Autour du spectacle :
Milongas gratuites (sur inscription) à l’issue des représentations lundi 30 décembre 2019 et jeudi 2 janvier 2020.
Dialogues danse et musique : danse et musique sont intimement liées. Bruno Bouché, directeur du Ballet de l’Opéra national du Rhin, en fait la démonstration. Il vous propose d’assister à la classe des danseurs qui basent leur travail technique sur l’accompagnement au piano, puis de découvrir Bless Ainsi soit-il, trio qu’il a chorégraphié pour les danseurs Marin Delavaud & Mikhael Kinley-Safronoff et le pianiste Maxime Georges. L’écriture de la danse est indissociable de la musique et éclaire d’un jour nouveau la Chaconne, composition célèbre et sophistiquée de Jean-Sébastien Bach. Jeudi 2 janvier 2020 à 17h. Tarif : 5 €. Carte Sortir : 2 €
Note d'intention
Par Matias Tripodi
Le travail d’Astor Piazzolla me touche de manière profonde. Je le ressens comme un symbole très fort de la créativité spécifique au tango et à ses circonstances. Piazzolla est la figure qui a osé l’invention d’une forme ancrée dans la tradition du tango, qui n’exclut pas la projection vers d’autres univers possibles. Il a fait de l’expérience du tango un vecteur de liens vers des domaines artistiques divers et, enfin, a instauré un type de rapport à distance entre la création et Buenos Aires. Tout cela est aujourd’hui réprouvé par la nouvelle génération d’artistes argentins de tango, à laquelle j’appartiens.
Participer à ce projet de création de Maria de Buenos Aires avec les artistes de cette nouvelle génération a donc pour moi une force particulière, car cela montre ce que nous pouvons redécouvrir face à l’œuvre d’Astor Piazzolla et d’Horacio Ferrer. Depuis la fin des années 1980, le tango connaît une nouvelle impulsion et certains artistes commencent à le mêler à des langages venant d’autres disciplines artistiques. Une version chorégraphique de Maria de Buenos Aires vient donc s’inscrire pleinement dans ce mouvement.
Ce projet correspond aussi pour moi à la convergence de plusieurs expériences ponctuant l’itinérance de mes recherches liées au tango. Tout a commencé avec la rencontre de l’univers du tango en 2003 et ensuite, par la rencontre avec la compagnie de Pina Bausch en 2008. Ces deux événements résonnent dans un temps unique, celui de la proximité esthétique qui existe entre l’œuvre de Pina Bausch et le tango, que j’ai silencieusement appréciée suite à cette première rencontre. Les rencontres avec le travail d’autres chorégraphes comme Boris Gibé et Bruno Bouché ont nourri aussi énormément mes envies et mes questionnements quant aux possibles du tango. Je sens que le projet de Maria de Buenos Aires résume tout ce périple et donne une occasion nouvelle de relever le défi chorégraphique de placer le tango sur scène.
Mettre le tango sur scène est un appel qui de temps en temps se fait sentir dans l’air, plein de risques et d’énigmes. Cette création avec le Ballet de l’OnR cherche une nouvelle réponse à ce défi. Pour se faire, je réaffirme l’idée de penser les mécanismes internes du tango, de laisser de côté ses clichés, de construire un corps esthétique complexe qui puisse trouver sa liberté sans nier ses influences artistiques et ses débordements possibles.
Inscrire le travail créatif de cette pièce au Ballet de l’Opéra national du Rhin, en interrogeant ce qu’est un Ballet au XXIe siècle, a, je pense, tout son sens. Le tango traverse lui-même quelque part ce dilemme, et c’est en rassemblant réponses et expériences, je crois, que nous pourrons franchir de nouvelles portes.
Fort de toutes ces références et convergences, je suis heureux d’engager ce travail.
Cette recréation est le regard d’une nouvelle génération d’artistes émergents du tango Argentin sur l’œuvre d’Astor Piazzolla, pour construire une version dansée de cet opéra du compositeur argentin qui a révolutionné le tango. Quel espace de création s’ouvre pour un nouvel imaginaire du tango à travers cette œuvre ? Matias Tripodi à la mise en scène, chorégraphie et conception du projet et Nicolas Agullo à la direction musicale, imaginent une nouvelle version sensible, à distance des clichés liés au tango, qui intègre un univers visuel et chorégraphique à la partition d’Astor Piazzolla et le texte de Horacio Ferrer.
Contexte historique
Maria de Buenos Aires est l’unique opéra d’Astor Piazzolla. Composé en 1967 sur un livret d’Horacio Ferrer. Cette œuvre est aussi la rencontre entre plusieurs artistes dont les parcours de vie croisent l’histoire du tango argentin : l’auteur du livret est une personnalité clé de la vie artistique de Buenos Aires et le bandonéoniste Astor Piazzolla est l’un des représentants les plus reconnus de la culture tango contemporaine. Cet opéra présente l’histoire du tango retracé à travers la vie de Maria, en seize tableaux. Ascension dans la banlieue de Buenos.
Résumé de l’argument
Inspirée d’une légende urbaine du début du XXe siècle, l’histoire retrace le parcours d’une jeune femme nommée Maria, travaillant à l’usine dans les faubourgs de Buenos Aires. Allégorie du tango, Maria deviendra une chanteuse à succès dans les cabarets de la ville. La première partie retrace son ascension vers la gloire et la seconde partie de l’opéra tango raconte son déclin et sa mort, incarnée par le bandonéon, instrument quasi-maudit, dans une maison-close. Maria, enterrée à Buenos Aires vers 1910, voit la ville se dérober par-dessus sa tombe. Elle erre alors dans les rues de Buenos Aires, telle une réincarnation du tango sous diverses formes et à travers les danseurs. L’opéra tango se termine avec la réapparition de Maria, donnant naissance à un enfant, symbolisant la renaissance du tango, et sa pérennité.
Production
Ballet de l’Opéra National du Rhin
En accord avec Warner Chappelle Music Limited