The Beggar's Opera

Nous ne sommes pas dans la caricature des dieux et des héros de l’Antiquité mais dans l’évocation des bas-fonds de Londres, monde de brigands, de prostituées, de représentants de l’ordre corrompus jusqu’à la moëlle. Une satire sociale en fait intemporelle, accompagnée de chansons populaires (des ballads, d’où le sous-titre de ballad opera) dont les sonorités sont toujours familières à nos oreilles du XX^Ie siècle. Le grand metteur en scène d’opéra Robert Carsen a donc bien fait de réadapter cette pièce pour souligner combien les vices d’aujourd’hui sont proches de ceux d’hier et nous rendre plus familière encore la légende de Macheath, voleur, trafiquant, chef de bande, effronté, inconstant, menteur, qu’entoure toute une galerie de personnages pittoresques. Et il a réuni une éblouissante distribution de chanteurs, comédiens, danseurs britanniques, tandis que William Christie, à la tête des Arts Florissants, se lançait dans une passionnante reconstruction de la partition de Pepusch. Sur instruments anciens, bien entendu, mais dans l’esprit d’une pop music de toujours, énergique et transgressive, qui redouble la verve théâtrale par une inépuisable fantaisie sonore.

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